Je sais, j'avais dit que plus jamais depuis l'écureuil, mais bon, il arrive à tout le monde de rechuter. J'ai re-erré.
C'était un jour que j'étais à New York City (USA), je ne sais plus pourquoi, peut-être à la recherche d'une âme improbable à ce pays vicié, ou une autre mission un peu plus facile, enfin je ne sais plus...
Pour l'errance, les rues de NY (comme on dit sur les casquettes) ne sont pas idéales, car tout le monde a l'air de savoir où il va, d'être pressé d'y aller parce que là bas tout le monde fait toujours quelque chose d'essentiel à la survie de tout le monde... Le big trip communautaire, version individualiste. Tous ces gens utiles, ça donne un peu le tournis à l'errant de passage. Il m'a pourtant semblé apercevoir quelques employés de la bourse, des flics, des employés des impôts...
Bref, l'important c'est que tout ce petit monde donne un sentiment de farouche détermination, marchant vite avec la tête haute et le regard rivé vers de lointains horizons. Et moi, dans tout ça, je viens errer. J'vous dis pas le bordel pour errer tranquille. Mais comme je suis un errant expérimenté, je m'en sors plutôt pas mal. Je pense que mes multiples pogos de jeunesse me servent en ce genre de circonstances, puisque la détermination des New-Yorkais confrontée à mon errance donne lieu à environ un violent téléscopage toutes les 3 secondes.
Tout se passait pas mal, il faisait plutôt beau, pas l'ombre de la queue d'un écureuil, et je devais me trouver à l'angle de la 5ème avenue et de la 14ème rue Ouest, devant la boutique d'un opticien quand j'ai eu soudain la sensation d'avoir heurté un mur en béton, mais en un peu plus dur quand même. In petto, je me mis à pester contre ces cons de ricains qui foutent des murs en béton (mais en plus dur quand même) n'importe où, jusqu'au milieu des trottoirs. Ex petto, je dis juste "Aïe putain merde". Lorsque j'eus retrouvé une acuité visuelle suffisamment nette pour voir le mur, quel ne fut pas mon étonnement de constater que les remparts avaient une drôle de gueule par ici. La gueule d'un mec ressemblant trait pour trait à Baracuda de l'Agence Tous Risques mais en plus grand et plus costaud et plus moche, et en blanc aussi et sans la barbiche, la moustache et la crête. Mais sinon, trait pour trait. Tiens, on dirait qu'il éructe un truc genre : "Hey fuckin' fuck fuck man, you'd better fucking watch where you're fucking going. Fuck." Sautant sur cette occase de communiquer avec un autochtone, j'abondais en son sens : "Yes off course. Richard is in the garden".
- Who's on hell that fucking Richard ? Fuck your mother, fucking mother fucker.
- Yes off course. Cathy is in the kitchen. She is cooking with mum.
- What U want ? A fucking bullet in your fucking head ? That's what U want ?
- Mmmmmm...
Là il faut que je vous dise que suite à une stupide méprise due à sa compréhension plus que limitée de la langue de Shakespeare, l'autochtone avait sorti un flingue gros comme ça et m'en avait collé le canon dans la bouche.
- Mmmmmm...
- What ?
Comprenant que son attitude était nocive à toute forme de communication civilisée, le mastard m'ota le gun de la mouth.
- Putain, je try d'être poli, connard, you pourrais make un effort, shit. You plante yourself in the middle of the trottoir, et after, you are tout étonned que je t'enplafonned. You have a pète in your casque ou what ?
- Ahahahah, U're a fucking frog, right ? Ahahaahah a fucking mother fucker frog, ahahahahah...
Et voilà que ce trouduc s'en va tranquille, plié en deux, chialant comme une madeleine.
D'après moi, dans certains pays, ils sont encore plus allergiques aux grenouilles que je ne le suis aux écureuils.
Je n'errerai plus à l'étranger.
C'était un jour que j'étais à New York City (USA), je ne sais plus pourquoi, peut-être à la recherche d'une âme improbable à ce pays vicié, ou une autre mission un peu plus facile, enfin je ne sais plus...
Pour l'errance, les rues de NY (comme on dit sur les casquettes) ne sont pas idéales, car tout le monde a l'air de savoir où il va, d'être pressé d'y aller parce que là bas tout le monde fait toujours quelque chose d'essentiel à la survie de tout le monde... Le big trip communautaire, version individualiste. Tous ces gens utiles, ça donne un peu le tournis à l'errant de passage. Il m'a pourtant semblé apercevoir quelques employés de la bourse, des flics, des employés des impôts...
Bref, l'important c'est que tout ce petit monde donne un sentiment de farouche détermination, marchant vite avec la tête haute et le regard rivé vers de lointains horizons. Et moi, dans tout ça, je viens errer. J'vous dis pas le bordel pour errer tranquille. Mais comme je suis un errant expérimenté, je m'en sors plutôt pas mal. Je pense que mes multiples pogos de jeunesse me servent en ce genre de circonstances, puisque la détermination des New-Yorkais confrontée à mon errance donne lieu à environ un violent téléscopage toutes les 3 secondes.
Tout se passait pas mal, il faisait plutôt beau, pas l'ombre de la queue d'un écureuil, et je devais me trouver à l'angle de la 5ème avenue et de la 14ème rue Ouest, devant la boutique d'un opticien quand j'ai eu soudain la sensation d'avoir heurté un mur en béton, mais en un peu plus dur quand même. In petto, je me mis à pester contre ces cons de ricains qui foutent des murs en béton (mais en plus dur quand même) n'importe où, jusqu'au milieu des trottoirs. Ex petto, je dis juste "Aïe putain merde". Lorsque j'eus retrouvé une acuité visuelle suffisamment nette pour voir le mur, quel ne fut pas mon étonnement de constater que les remparts avaient une drôle de gueule par ici. La gueule d'un mec ressemblant trait pour trait à Baracuda de l'Agence Tous Risques mais en plus grand et plus costaud et plus moche, et en blanc aussi et sans la barbiche, la moustache et la crête. Mais sinon, trait pour trait. Tiens, on dirait qu'il éructe un truc genre : "Hey fuckin' fuck fuck man, you'd better fucking watch where you're fucking going. Fuck." Sautant sur cette occase de communiquer avec un autochtone, j'abondais en son sens : "Yes off course. Richard is in the garden".
- Who's on hell that fucking Richard ? Fuck your mother, fucking mother fucker.
- Yes off course. Cathy is in the kitchen. She is cooking with mum.
- What U want ? A fucking bullet in your fucking head ? That's what U want ?
- Mmmmmm...
Là il faut que je vous dise que suite à une stupide méprise due à sa compréhension plus que limitée de la langue de Shakespeare, l'autochtone avait sorti un flingue gros comme ça et m'en avait collé le canon dans la bouche.
- Mmmmmm...
- What ?
Comprenant que son attitude était nocive à toute forme de communication civilisée, le mastard m'ota le gun de la mouth.
- Putain, je try d'être poli, connard, you pourrais make un effort, shit. You plante yourself in the middle of the trottoir, et after, you are tout étonned que je t'enplafonned. You have a pète in your casque ou what ?
- Ahahahah, U're a fucking frog, right ? Ahahaahah a fucking mother fucker frog, ahahahahah...
Et voilà que ce trouduc s'en va tranquille, plié en deux, chialant comme une madeleine.
D'après moi, dans certains pays, ils sont encore plus allergiques aux grenouilles que je ne le suis aux écureuils.
Je n'errerai plus à l'étranger.
1 commentaire:
manon is surfing on her computer and adores your article !
Enregistrer un commentaire