21 avril 2010

Je reçois mon éditeur...

Quelle chierie ! Dans quel pétrin ne me suis-je pas mis... J'ai invité à diner mon éditeur et son épouse. Cela se passera samedi, c'est comme ça, c'est prévu de longue date, je ne peux plus reculer.

Dans la seringue.

"Et alors, me demandes-tu toi que rien n'effraie, qu'est-ce qui tinquiètes ? Tu crains qu'il ne veuille fumer à table devant les enfants (oui, les enfants sont de la fête et les miens ne savent rien du phénomène d'accoutumance ni de cette pratique qui consiste à inhaler de la fumée) ? Tu redoutes qu'il aborde des questions politiques et que le dogmatisme l'emporte sur la raison ? Tu imagines qu'il pourrait subrepticement exercer une forme de menace concernant vos relations professionnelles, lesquelles le placent en position d'exercer une forme de pression à ton encontre, puisqu'il t'édite ? "

Ah, je vois, cher lecteur, que tu inclines à te poser les questions que seuls les esprits mesquins savent forger dans leur tête pas nette. Note bien, je ne te jette pas la pierre car imagine que j'ai moi-même pu être - d'assez loin naturellement - enclin à aller sur ce terrain. Mais ce qui semblerait nous rapprocher nous éloigne en réalité, car laisse moi te dire que tu es loin du compte.

Ce que je peux bien craindre en recevant mon éditeur ? Je vais te le dire : qu'il ne se reconnaisse pas tout à fait dans ce rôle d'éditeur. Car depuis qu'il a invité deux collaborateurs fraichement castés - je suis le second - à venir pondre sur son blog, en les attirant à grand renfort de pinard (du Chinan parait-il) en guise d'à-valoir, j'ai moins pondu encore qu'une tortue luth mâle andropausée... Et je suis mal... Mon confrère, dont j'ignore jusqu'au signe zodiacal (Dave divise pour mieux règner) a déjà fourni deux contributions majeures ! J'ai les boules, comme disaient les jeunes naguère !

De quoi ? Tu penses que si j'ai rien écrit, c'est que j'ai rien à dire ? Oh l'autre, comme t'y vas franco ! T'es pas du genre à ménager mes susceptibilités mon ami ! Faut être plus souple dans la vie, si tu veux pouvoir te pencher et tousser sans risquer un lumbago !

Mais il faut quand même bien reconnaître que t'as pas tout à fait tort mon ami... Entends moi bien : c'est pas vraiment que je n'ai rien à dire. L'affaire Ribéry, par exemple, m'inspire bien une ou deux pensées profondes... que j'oublie trop vite, à mon grand regret ; ben oui, le foot s'invite dans ma sphère le temps de quelques pressions sur la télécommande de la télévision pour passer d'une chaine à l'autre en passant sans le s'y arrêter sur celle qui diffuse le match.

La vérité, c'est que les sujets qui me tiennent à coeur son trop pointus, tout simplement ! Imaginerait-on pouvoir lire dans Dav'news un propos sur la manière de visser, à la chignole électrique, dans du bois dur, des vis donc, sans foirer la tête de vis ? Concevrait-on que Dav'news éditât une contribution sur le geste à privilégier par le jardinier en matière de bèchage et de ratissage ? Non bien sûr. Dav'news élève l'esprit et mes sujets sont si terre à terre... Ce vide devrait-il me conduire à oser écrire un article sur le syndrôme de la page blanche ? T'es pas fou, quelle ironie, faudrait être foutument chargé au Chinian pour oser faire cela. Aussi ai-je jusqu'alors décidé de rester discret, silencieux, genre "ohlala, trop de taf ces temps-ci, et cette histoire de déficit public m'obsède, m'inhibe (mi-raisin), pas le temps ni l'envie d'écrire et pourtant, c'est pas faute d'avoir des trucs à dire, notamment sur le foot et les affaires sessuelles qui tournent autour !".

Nan. Profil bas. Fierté. Orgeuil aussi.
Lacheté tu dis ? Euh, charrie pas quand même, je t'apprécie mais si tu me dis que je suis mal gaulé la première fois que je me fous à poil devant toi, t'es pas près de revoir mes tablettes de chocolat ni de caresser mes pectoraux (j'en compte jusqu'à 2).

Bon, c'est humain, je peux bien t'avouer que j'ai failli faire preuve de mauvaise foi. L'éditeur de Dave's news ayant promis d'emblée à sa paire de rédacteurs, dont je suis (oh meeerde, quelle pression !!!!), plusieurs cubi de ce Chinan sus-désigné en guise de cadeau de bienvenue - rejetant en contrepartie toute légitime revendication à toucher des droits d'auteurs - j'ai bien failli me retrancher derrière un arguement pseudo-juridique que je me serais bien vu clamer face au vent et à l'Histoire, du haut d'un rocher multi-millénaire (je me permets de te dresser le décor de mon choix de peur que, porté par ton imagination douteuse, tu ne préfères me voir en slip fatigué, tongs et chaussettes, perché sur une échelle, repeignant le plafond de ma buanderie un jeudi de Pentecôte) : "Les clauses du contrat prévoyant le versement de vin sine die, je suis en droit d'attendre de l'éditeur qu'il honore son engagement, moyennant quoi je pondrai". Pas folichon, hein ?

Je reçois mon éditeur, son épouse et leurs enfants dans 3 jours...

1 commentaire:

Dav' a dit…

Je reviens des Bahamas où je vais régulièrement planquer un peu d'argent de poche, et que lis-je ? L'ensemble de notre équipe est enfin opérationnelle ? Magnifique ! Formidable ! Comme on avait déjà des couilles en or, maintenant on va pouvoir se payer les bites en platine qui vont avec !
Comme tout se paye, je te promets d'essayer de bien me tenir à table demain soir...
Et encore bravo...