14 juin 2010

Le feuilleton de l'été 2050 : Episode 2

Précédemment, dans le feuilleton de l'été 2050 : bon, vous êtes lourds, mais pour ceux qui voudraient pas relire, ça commence au Bourget, et c'est là que ça finit aussi.


" Oh putain la vache, putain la vache, la vache, la vache putain !..."
Il faut dire aussi que c'était la première fois de sa vie que Bob sautait en parachute. Parce qu'il faut pas croire qu'Air France One peut atterrir n'importe où : Il lui faut au moins 5 km de piste, et là, sur la côte Nord de la Bretagne ben à part les plages mais le sable c'est trop mou, le pilote il a pas pu se poser. Alors une charmante hôtesse plus qu'à moitié nue (parce que les hôtesses d'Air France One, elles pouvaient pas savoir que leurs passagers ça n'allait pas être le Président et ses copains) a ouvert la porte, distribué à Bob et Rufus des parachutes Louis Vuitton avant de leur souhaiter "au nom de tout l'équipage un agréable séjour" et de les pousser dehors avec une force qu'à aucun moment sa frêle carrure n'eût pu laisser supposer (pardon, mais j'ai toujours rêvé d'écrire un truc comme ça).

Voilà pourquoi "Oh putain la vache, putain la vache, la vache, la vache putain !..." La prise de contact avec le sol breton fut d'une part très pro pour Rufus qui sautait d'un avion tous les matins pour s'entraîner avant le p'tit dèj, et par ailleurs plutôt douloureuse pour Bob qui, s'il avait l'habitude de tailler les menhirs, n'avait jamais essayé de s'en servir comme amortisseur de chute.

- Pas de bobo, monsieur Kerkuff ? s'enquit Rufus.

- Non non, répondit Bob d'une toute petite voix. C'est juste mes couilles qui me font un bon dieu de bordel de chiotte de mal, mais ça saigne pas.

- Bon. Mon GPS m'indique que nous ne sommes qu'à 3km de la cible. Allons-y !

Et ils se mirent en route dans la lande, un peu lentement au départ parce que Bob, vraiment pas habitué qu'il était, avait gardé son parachute qui traînait derrière lui en s'accrochant aux ajoncs et en labourant la bruyère. Une fois ce petit problème technique résolu, c'est d'un bon pas qu'ils gagnèrent les abords du village des trois suspects rescapés du Grand Niquage.

C'est une petite maison bleue, elle n'est pas accrochée à la colline mais au bord de la plage, on y va à pied si on veut (ceux qui sont pressés peuvent y aller en vélo), on frappe parce que ceux qui vivent là n'ont pas jeté la clé, s'eût été imprudent par les temps qu'on vit. Alors, comme tout le monde , Bob et Rufus frappent. Il est interressant de noter que Rufus, s'il est habitué à frapper, ne l'avait encore jamais fait à la porte d'une maison. Ayant peur de mal s'y prendre, il décida de laisser faire Bob.

Après un temps d'attente indéterminé mais plus proche de la minute que de l'heure, des pas traînants se firent entendre et la porte s'ouvrit sur ce qu'il faut bien qualifier de magnifique vieillard. En effet, bien que voûté par les ans, il se tenait droit et n'avait rien perdu d'une prestance qui avait dû grandement lui faciliter la vie, tant il est vrai qu'on ne pouvait que s'incliner, voire même se taire face à ce digne octogénaire. Ses cheveux n'étaient même pas blancs, ils n'étaient même plus là.

- Elles veulent quoi les deux armoires à glace ? demanda l'homme de sa voix mélodieuse de laquelle se dégageait indéniablement une autorité naturelle.

- Heu... Nous cherchons messieurs Dav, Iouspiktoumi et Mick... Sommes-nous à la bonne adresse ?

- J'suis Dav. Les autres sont dans le jardin, y'a pétanque. Suivez-moi.


Ils le suivirent à travers la maison pour déboucher dans un jardin quelque peu en friche, au fond duquel deux autres anciens attendaient, les boules à la main.


- Iouspiktoumi, désigna-t-il le plus petit des deux (encore moins chevelu que lui même si c'est imaginable), et Mick, présenta-t-il le troisième vieux (plus grand que lui mais plus voûté aussi, avec un seul cheveu, mais long et qui lui tombait dans les yeux). Bon, maintenant que les présentations sont faites, ils font vite parce que je l'ai déjà dit mais y'a pétanque.

- Heu, et bien, comment dire, on est de la T.E.L.O.C.H.E. et on voudrait...


Il n'alla pas plus loin, des fourches ayant remplacé les boules dans les mains des vieux au mot "Téloche"...


To be continued...


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Wouaah quel suspens intenable. Normalement je suis autorisé à aller voir les prochains épisodes en prépublication mais ce serait vraiment gâcher le plaisir !

Anonyme a dit…

En faite la traduction du gaélique ancien n'est pas tout à fait exact dans la dernière phrase : " Il n'alla pas plus loin, des fourches ayant remplacé les boules dans les mains des vieux au mot "Téloche"... Une traduction plus fidèle parlerait bien de boules aux mains des vieux mais l'expression entendues par eux serait plutôt "Tes Loches" ...