Vous n'aurez pas été sans remarquer une légère absence de nouvelles publications dans Dav'News. La raison en est fort simple, je me trouvais dans une contrée d'où il m'était impossible de transmettre, pas d'internet, pas d'électricité, pas d'escaliers roulants, pot de Nutella... (tiens, ça commence à ressembler furieusement à l'avenir cauchemardesque du Feuilleton de l'été 2050) Grosso modo, un coin dépourvu de toute trace de civilisation : The deep South-West (parfois nommé aussi sur les rares cartes "the Lot and Garonne") .
M'étant comme de coutume fort bien documenté avant de me lancer à l'aventure, je suis parti serein, accompagné de deux porteurs parlant l'idiome local, Francis et Francis. Non non, y'a pas de coquille, mes deux porteurs avaient le même prénom, ce qui prouve bien que je ne vous raconte pas des salades car il n'y a que dans la réalité que des trucs pareils arrivent, les affabulateurs préférant faire fonctionner leur imagination et donner des prénoms différents à leurs personnages. Ils se fourrent le doigt dans le coude jusqu'à l'oeil, parce que franchement, moi je détecte une histoire inventée d'une histoire vécue à ce genre de détails : quand ça fait trop véridique, c'est que c'est pas vrai. Mais je m'égare un peu une fois de plus, car mon but ici n'est pas de pourfendre du mythomane mais plutôt de vous narrer à quel point les contrées lointaines peuvent ne pas se trouver la porte à côté d'ici.
Je vous fais grâce du voyage (particulièrement chiant et dépourvu de péripéties dignes de ces lignes) au terme duquel je me retrouvai à pied d'oeuvre, accueilli par une fort aimable famille d'autochtones chasseurs-accueilleurs : Jean-Luc, le père, Martine, la mère et les deux enfants Jean-Luc et Jean-Luc (vous voyez bien que je vous raconte pas des conneries). Pas des jumeaux hein, faut pas exagérer non plus.
La hutte de 350 mètres carrés de cette modeste famille n'était pas équipée de climatisation mais ça tombe bien, j'ai horreur de la climatisation. A ceux qui s'étonneront des dimensions pour le moins conséquentes du logis, je rappelle que nous sommes dans une famille de chasseurs-accueilleurs et que leur habitation est aussi un outil de travail.
Dès le premier soir, je décidai de nouer le contact et tentai de me faire comprendre par moi-même, car je vous ai dit que Francis et Francis parlaient l'idiome local, mais j'ai oublié de vous préciser que c'était surtout avant qu'on leur coupe la langue suite à un malentendu concernant une partie de pétanque avec la fille du chef de leur village. Je ne m'atermoierai pas plus sur les deux Francis qui de toute façon étaient un peu cons. Donc je demandai à Jean-Luc (père) : "Do you speak English ?" à quoi il répondit "Putaing merde Martineu, on n'avait pas dit qu'on ne prenait plus de rosbeefs putaing cong ?" Voyant bien qu'ils n'avaient rien entravé à ce que je leur disais et qu'ils n'avaient pas plus l'air de maîtriser la langue de Ruppert Murdoch que celle de Nicolas Hulot, je me suis résolu à m'exprimer par gestes, ce qu'ils eurent l'air d'apprécier au plus haut point.
Hélas ils n'avaient pas grand chose d'intéressant à dire et l'alcool qui semblait imprégner de longue date chacune des cellules de leur corps commençant à imprégner les miennes aussi, je fus contraint d'aller me coucher avant de perdre le sain équilibre mental et physique qui me caractérisent.
Je me levai le lendemain avec une furieuse envie de décamper de ce bled où déjà je me faisais "chier grave" comme dirait quelqu'un de plus vulgaire que moi. Au moment des adieux, Jean-Luc (le fils aîné) me remplit un verre en disant "Putaing cong, Dav, t'vas pas partir tout sec, heing ?" Peu pressé d'offenser mes hôtes, je bus le breuvage, qui devait être ensorcelé car non seulement je ne partis pas ce jour là mais en plus je remplis mon verre moi-même à plusieurs reprises...
Ce petit manège a duré un mois, jusqu'au jour où dans un éclair de lucidité (dont je ne saurais dire d'où il pouvait bien venir) je me dis qu'il faudrait quand même que je rentre. Par une nuit sans lune, après m'être fait copieusement vomir pour m'aérer les idées, je confectionnai à l'aide de mes draps une corde de 5 mètres de long que je suspendis à la fenêtre de ma chambre située au rez-de-chaussée... Le reste de mon "évasion" n'est composé que de souvenirs brumeux jusqu'à mon réveil ce matin dans les locaux du Dav'News. Mais sinon, the Lot and Garonne c'est très joli et la réputation de l'accueil des autochtones n'est en aucun cas usurpée.
Je vous laisse, j'ai ramené du pinard et il faut que j'y aille progressivement avec le sevrage.
M'étant comme de coutume fort bien documenté avant de me lancer à l'aventure, je suis parti serein, accompagné de deux porteurs parlant l'idiome local, Francis et Francis. Non non, y'a pas de coquille, mes deux porteurs avaient le même prénom, ce qui prouve bien que je ne vous raconte pas des salades car il n'y a que dans la réalité que des trucs pareils arrivent, les affabulateurs préférant faire fonctionner leur imagination et donner des prénoms différents à leurs personnages. Ils se fourrent le doigt dans le coude jusqu'à l'oeil, parce que franchement, moi je détecte une histoire inventée d'une histoire vécue à ce genre de détails : quand ça fait trop véridique, c'est que c'est pas vrai. Mais je m'égare un peu une fois de plus, car mon but ici n'est pas de pourfendre du mythomane mais plutôt de vous narrer à quel point les contrées lointaines peuvent ne pas se trouver la porte à côté d'ici.
Je vous fais grâce du voyage (particulièrement chiant et dépourvu de péripéties dignes de ces lignes) au terme duquel je me retrouvai à pied d'oeuvre, accueilli par une fort aimable famille d'autochtones chasseurs-accueilleurs : Jean-Luc, le père, Martine, la mère et les deux enfants Jean-Luc et Jean-Luc (vous voyez bien que je vous raconte pas des conneries). Pas des jumeaux hein, faut pas exagérer non plus.
La hutte de 350 mètres carrés de cette modeste famille n'était pas équipée de climatisation mais ça tombe bien, j'ai horreur de la climatisation. A ceux qui s'étonneront des dimensions pour le moins conséquentes du logis, je rappelle que nous sommes dans une famille de chasseurs-accueilleurs et que leur habitation est aussi un outil de travail.
Dès le premier soir, je décidai de nouer le contact et tentai de me faire comprendre par moi-même, car je vous ai dit que Francis et Francis parlaient l'idiome local, mais j'ai oublié de vous préciser que c'était surtout avant qu'on leur coupe la langue suite à un malentendu concernant une partie de pétanque avec la fille du chef de leur village. Je ne m'atermoierai pas plus sur les deux Francis qui de toute façon étaient un peu cons. Donc je demandai à Jean-Luc (père) : "Do you speak English ?" à quoi il répondit "Putaing merde Martineu, on n'avait pas dit qu'on ne prenait plus de rosbeefs putaing cong ?" Voyant bien qu'ils n'avaient rien entravé à ce que je leur disais et qu'ils n'avaient pas plus l'air de maîtriser la langue de Ruppert Murdoch que celle de Nicolas Hulot, je me suis résolu à m'exprimer par gestes, ce qu'ils eurent l'air d'apprécier au plus haut point.
Hélas ils n'avaient pas grand chose d'intéressant à dire et l'alcool qui semblait imprégner de longue date chacune des cellules de leur corps commençant à imprégner les miennes aussi, je fus contraint d'aller me coucher avant de perdre le sain équilibre mental et physique qui me caractérisent.
Je me levai le lendemain avec une furieuse envie de décamper de ce bled où déjà je me faisais "chier grave" comme dirait quelqu'un de plus vulgaire que moi. Au moment des adieux, Jean-Luc (le fils aîné) me remplit un verre en disant "Putaing cong, Dav, t'vas pas partir tout sec, heing ?" Peu pressé d'offenser mes hôtes, je bus le breuvage, qui devait être ensorcelé car non seulement je ne partis pas ce jour là mais en plus je remplis mon verre moi-même à plusieurs reprises...
Ce petit manège a duré un mois, jusqu'au jour où dans un éclair de lucidité (dont je ne saurais dire d'où il pouvait bien venir) je me dis qu'il faudrait quand même que je rentre. Par une nuit sans lune, après m'être fait copieusement vomir pour m'aérer les idées, je confectionnai à l'aide de mes draps une corde de 5 mètres de long que je suspendis à la fenêtre de ma chambre située au rez-de-chaussée... Le reste de mon "évasion" n'est composé que de souvenirs brumeux jusqu'à mon réveil ce matin dans les locaux du Dav'News. Mais sinon, the Lot and Garonne c'est très joli et la réputation de l'accueil des autochtones n'est en aucun cas usurpée.
Je vous laisse, j'ai ramené du pinard et il faut que j'y aille progressivement avec le sevrage.
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