16 mars 2011

Parfois, les vacances...

Mais que fout-il ? Il va arrêter de glander ? Va-t-il republier quelque chose un jour ? Il nous fait le coup de la panne (d'ordinateur) ?

J'en ai entendu des questions dans vos petits cerveaux surchauffés, mais pas un seul d'entre vous n'a eu l'air de s'inquiéter, d'appeler les pompiers, la police, Mac Guyver, enfin quelqu'un de compétent pour me retrouver et éventuellement me sortir d'affaire..

En même temps, je vous avais prévenu que je prenais des vacances, sans préciser pour quelle durée.
Je suis donc parti pour la montagne, avec skis, raquettes, luges, bobsleighs, enfin tout ce qu'il faut pour ne pas trop s'emmerder en altitude au mois de février. Je vous laisse imaginer la logistique.

Ayant fait le peu judicieux choix de prendre l'autoroute, tout ça pour emmerder les épris de vitesse en roulant à 80 km/h sur la ligne du milieu, il a fallu décharger et recharger tout sur le toit de la voiture à chaque barrière de péage.
3 jours pour parcourir un petit millier de kilomètres.

Arrivé sur place, à 2444 mètres d'altitude, je fus tout d'abord déconcerté  par l'absence totale de neige. M'informant auprès d'un autochtone pour savoir si c'était habituel à cette période de l'année, je me vis répondre que comme tout était tombé sur Paris en décembre, cette année y'avait plus rien pour février. "Connards de parigots" ajouta-t-il même, ce à quoi j'opinai afin de ne pas être inclus dans le lot.

Le charmant chalet que j'avais loué répondait quant à lui aux promesses de l'annonce : "Loue pour vacances chalet contemporain, 2 pièces sur 1.5 niveaux, 2350 € / semaine (ménage en sus : 240 €)".
C'était très contemporain comme architecture, faut aimer, je crois quand même que la prochaine fois j'essaierai du traditionnel pour voir. Enfin de toute façon je n'y passai pas beaucoup de temps, vu qu'il me fallut une semaine pour réussir à revendre skis, raquettes, luges, bobsleighs, enfin tout ce qu'il faut pour ne pas trop s'emmerder en altitude au mois de février. Quand y'a de la neige.

Bien décidé à ne pas m'ennuyer quand même et à passer des vacances sportives, je fis l'acquisition de matériel d'escalade, motivé pour faire connaissance avec l'ivresse de cimes. Pas inconscient non plus, je louai les services d'un guide qui devait être chevronné puisqu'il venait de fêter ses 85 ans et n'avait d'ailleurs pas tout à fait dessaoulé. Bref, nous voilà partis pour la conquête du toit de l'Europe.
 Il faut dire que la première nuit ne fut pas facile, peu habitué que je suis à dormir sur des parois verticales, et le réveil fut quelque peu pénible quand je m'aperçus de la disparition de Gilbert (mon guide) qui avait chuté en se levant pour aller pisser.
Bon, tant pis, je n'allais pas me gâcher les vacances au premier petit incident non plus. Je redescendis, appelai Interflora pour payer une gerbe à Gilbert et achetai un matériel susceptible de me procurer un meilleur confort une fois là haut. J'allais être chargé, mais j'allais au moins être à mon aise.

En plus, je décidai de me passer d'un guide, il ne s'agissait pas non plus de dépeupler toute la région, et c'est donc seul que j'entamai ma deuxième ascension.

Pas facile au début, peut-être à cause des 118 kg de matériel que j'avais sur le dos, mais je pris vite un bon rythme. Du paysage, je ne voyais qu'un mur, sachant résister à la tentation de me retourner pour admirer la vue. Mais je fus récompensé lors de mon bivouac, ayant déployé mon Bultex. La vue était à couper le souffle. D'émoi, je lâchai mon baudrier, mes pitons et mes cordes. Cela me parut sur le coup sans importance, j'étais bien, je crois que c'est ça l'ivresse des cimes. C'est le lendemain matin que je me rendis compte que je me retrouvais dans l'impossibilité de bouger. Mes appels à l'aide ne rencontrèrent que le vide : j'étais naufragé.

Fort heureusement, j'avais conservé mon téléphone portable, je ne sais pourquoi puisque d'habitude je ne l'ai jamais. Toujours est-il que j'appelai Mick pour lui dire que j'étais coincé à 3201m d'altitude sur un matelas Bultex et qu'il fallait qu'il vienne me chercher parce que ça caillait un peu. Je ne lui en veux pas de m'avoir raccroché au nez après m'avoir expliqué que lui même était coincé au niveau de la mer avec un contrôleur fiscal. Iouspiktoumi n'était pas là et la Pétroleuse ne m'a jamais donné son numéro de téléphone, ce qui fait que du côté des collègues il ne fallait espérer aucune assistance.

C'est à ce moment que j'eus l'illumination : j'arrachai la garniture de mon matelas et...

[J'arrête tout de suite ceux qui pensent que je vais leur faire le coup de la corde confectionnée avec la bourre du matelas, c'est insulter mon intelligence que de croire que je pourrais avoir recours à de tels expédients.]

...composai le numéro du service après vente du Conforama où je l'avais acheté la veille. J'arguai de la garantie à vie du matelas et de la garniture qui partait en couille au bout d'un jour, donnai mes coordonnées et vis arriver 20 minutes plus tard l'hélico du magasin qui me rapatria avec l'objet de mes récriminations.

Moralité, prochaines vacances : les Pays-Bas.

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