J'arrête. Cette fois-ci, ça suffit. Je sais que c'est un vice, que c'est le Mal, que je suis vilain. En plus, tout le monde le dit : c'est extrêmement toxique, sans compter l'addiction, le mauvais exemple... Heureusement, il y a eu le déclic.
L'autre jour (au choix mardi, jeudi ou vendredi) j'errais sans but mais fermement décider à vivre un pléonasme pour de vrai, donc inflexiblement j'errais sans but. Le ciel était (au choix d'un bleu d'azur, menaçant, orageux, empli de soucoupes volantes) au dessus de moi, comme d'habitude, car je ne fais jamais le poirier, même à la piscine, je suis pas un arbre, merde. Surtout que question arbres, j'étais servi, car je ne l'ai pas encore dit mais j'errais sans but dans la forêt de "beeeeeep" (excusez-moi, mais cette forêt a exprimé le souhait que son nom ne soit pas cité, et moi je respecte la nature).
"Il s'est perdu ce con" vous entends-je penser, bande de médisants. Ben non, je savais très bien où j'étais, j'ai le sens de l'orientation moi, môssieur, pas comme tous ces abrutis qui ont besoin d'un GPS pour lacer leurs godasses. Si je veux errer, j'erre, quand j'aurai envie de me perdre, je vous ferai signe. De toute façon... Où est-ce que j'ai mis mon propos ? Ah ouais, c'est vrai, c'est le titre. J'arrête. "beeeeeep" était profonde et ténébreuse, mais je ne vous en dis pas plus sinon vous allez la reconnaître. Pris de frissons, je cherchai des yeux un radiateur où me réchauffer. Que dalle. Heureusement, je pouvais toujours compter sur mon fidèle briquet. J'allumai le Bic. Au bout d'un moment, la petite voix qui parfois au fond de moi me dit des trucs comme "j'ai déjà vécu ce moment" ou encore "à table !" me susurra que si quelqu'un survenait (en survêtement, bien sûr) j'aurais peut-être l'air un peu ridicule avec mon briquet allumé à la main. Elle est moins conne que je le pensais, cette petite voix. Afin de me donner une posture plus cohérente, je saisis de mon autre main une clope et m'apprêtais à l'allumer quand du coin de l'oeil j'aperçus un petit écureuil qui m'observait avec au fond des prunelles un air de reproche. C'est vrai quoi, allumer une cigarette ou même juste un briquet en plein milieu d'une forêt, c'est pas raisonnable, c'est criminel.
Je jetai donc au sol les objets du délit et levai les mains bien haut afin de montrer à l'écureuil que j'avais compris le message et que mes intentions étaient pacifiques. A la vitesse de l'éclair, le sciuridé attrapa les objets du délit, alluma la Camel, prit une grosse bouffée, me la cracha à la gueule et fila dans le trou bienvenu d'un arbre qui passait par là. N'étant pas du genre à me dégonfler même face à une bête sauvage, je le suivis mais fus légèrement bloqué au niveau des pieds, mes Doc Martens pointure 45 refusant obstinément de passer par le trou. "Non, non, on veut pas y aller" hurlaient mes chaussures... OK, les shoes, on se calme. Merde, je suis coincé, j'arrive pas à ressortir. L'écureuil, me voyant en fort mauvaise posture, fit demi-tour, se glissa entre moi et l'écorce de l'arbre, me mordit au passage le testicule droit et descendit porter secours aux godillots félons. Il les délaça, et tous trois allèrent s'asseoir dans l'herbe et se mirent à parler. J'entendais moyen bien mais voici ce que j'ai pu reconstituer d'après les bribes que j'ai malgré tout pu capter : l'écureuil venait d'une famille où tous avaient fait carrière dans la noisette, mais lui voulait devenir pilote de chasse. Comme il avait les pieds plats, il échoua à son C.A.P. d'écureuil volant, et dépité devint écureuil voleur. Depuis, il vivait en braquant les errants dans mon genre, et c'était bien triste car bon merde quoi ces bêtes là ça mérite autre chose.
Je ne sais plus comment je suis ressorti de l'arbre. Je ne sais même pas si j'en suis ressorti. C'est pour ça que j'arrête. J'arrête d'errer sans but.
Je jetai donc au sol les objets du délit et levai les mains bien haut afin de montrer à l'écureuil que j'avais compris le message et que mes intentions étaient pacifiques. A la vitesse de l'éclair, le sciuridé attrapa les objets du délit, alluma la Camel, prit une grosse bouffée, me la cracha à la gueule et fila dans le trou bienvenu d'un arbre qui passait par là. N'étant pas du genre à me dégonfler même face à une bête sauvage, je le suivis mais fus légèrement bloqué au niveau des pieds, mes Doc Martens pointure 45 refusant obstinément de passer par le trou. "Non, non, on veut pas y aller" hurlaient mes chaussures... OK, les shoes, on se calme. Merde, je suis coincé, j'arrive pas à ressortir. L'écureuil, me voyant en fort mauvaise posture, fit demi-tour, se glissa entre moi et l'écorce de l'arbre, me mordit au passage le testicule droit et descendit porter secours aux godillots félons. Il les délaça, et tous trois allèrent s'asseoir dans l'herbe et se mirent à parler. J'entendais moyen bien mais voici ce que j'ai pu reconstituer d'après les bribes que j'ai malgré tout pu capter : l'écureuil venait d'une famille où tous avaient fait carrière dans la noisette, mais lui voulait devenir pilote de chasse. Comme il avait les pieds plats, il échoua à son C.A.P. d'écureuil volant, et dépité devint écureuil voleur. Depuis, il vivait en braquant les errants dans mon genre, et c'était bien triste car bon merde quoi ces bêtes là ça mérite autre chose.
Je ne sais plus comment je suis ressorti de l'arbre. Je ne sais même pas si j'en suis ressorti. C'est pour ça que j'arrête. J'arrête d'errer sans but.
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