24 novembre 2011

Peut-on rire ? De tout ? Avec tout le monde ? (alors qu'est-ce qu'on attend ?)

La question d'aujourd'hui étant extrêmement sérieuse, je prierai tous les petits rigolos qui ont commencé à lire ceci de se casser. Et vite. Merci.

Peut-on rire de tout ? La question la plus débile et inutile qu'il m'ait été donné d'entendre... A condition d'être physiquement apte au rire, d'avoir tous les muscles qu'il faut où il le faut, qu'est-ce qui peut bien nous empêcher de rire de tout ?

Certains m'objecteront qu'ils ont la dentition pourrie par une enfance passée à se gaver de fraises tagada suivie d'une période de 30 ans de tabagisme intensif. Et ça les empêche de rire ? Moi non.

D'autres me diront que là n'est pas le sujet, que la question ne concerne pas les aptitudes physiques au rire mais plutôt les aspects moraux du rire. Ceux là aussi me font bien marrer, et en plus je les emmerde et leur rappelle au passage que c'est moi qui ai posé la question, aussi je lui donne le sens que je veux.

Maintenant que nous avons déterminé de manière absolument objective et scientifique qu'on peut rire de tout et même tout le temps si on a envie, confrontons ce fait à la réalité de la vraie vie.

Pour déterminer si on peut rire de tout avec tout le monde, je me propose d'utiliser comme précédemment une méthode scientifique. Prenons donc une pauvre blague inoffensive que nous appellerons Blague A et qui nous servira d'étalon.

Blague A = "Un chien traverse la rue. Un camion arrive. Et paf le chien."
Proposons Blague A à un chien, que nous appellerons Sujet A. Que se passe-t-il ? Le Sujet A a une réaction que nous pouvons qualifier de neutre, et s'il remue la queue c'est probablement parce que c'est l'heure de la pâtée.

Blague B = "Pierre Desproges traverse la vie. Un cancer arrive. Et paf Pierre Desproges.
Sujet B = Pierre Desprosges
Nous notons que le Sujet B, malgré son décès, rit. Beaucoup.

Blague C = "Un juif traverse le camp. Un Panzer arrive. Et paf le juif."
Sujet C = Un juif.
Le sujet C rit. Un peu.

Blague D = "Un arabe traverse Paris en octobre 1961. Un car de CRS arrive. Et plouf l'arabe."
Sujet D = Un arabe
Le sujet D rit. Un peu. Et sort son couteau.

Blague E = "Ta petite soeur traverse la route. Michel Fourniret et Emile Louis arrivent. Et paf ta soeur."
Sujet E = Toi.
Tu ris. Tu n'as pas de petite soeur. Mais peut-être as-tu des enfants ?


Afin que l'expérience soit complète, nous avons testé toutes les blagues sur tous les sujets. Voici les résultats :

Sujet A : ne rit à aucune des blagues sauf la D.
Conclusion : si les CRS sont des chiens, il semblerait que l'inverse soit vrai aussi.

Sujet B : rit à toutes les blagues, surtout la B. Beaucoup.
Conclusion : le rire se fout royalement de la mort. Faisons un bisou à Pierre.

Sujet C : rit à toutes les blagues. Surtout la D.
Conclusion : présentons-lui le sujet D.

Sujet D : rit surtout à la blague C, un peu aux autres sauf à la E où il ne rit plus du tout.
Conclusion : ne lui parlons plus de sa soeur.

Sujet E : rit à toutes les blagues.
Conclusion : pas de conclusion possible car le sujet E rit tout le temps de toute façon, c'est pour ça qu'il a su rester si jeune et vif d'esprit...

Bon. Il semblerait qu'on ait prouvé qu'on peut rire de tout avec tout le monde. Restera à régler une question d'intensité du rire, mais c'est un autre problème auquel le temps qui m'est imparti ne me permet pas de m'atteler, et puis on s'en fout.




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