22 octobre 2010

Retraites : l'enquête

Le bla bla bla sur la réforme des retraites nous envahit, mais peu d'éléments cohérents susceptibles de faire avancer le shmilblik ressortent du bruit de friture ambiant qui provoque chez moi des acouphènes particulièrement irritants. Aussi, j'ai décidé de mener mon enquête et de déterminer ce que cache ce bordel.

De prime abord, j'ai cru comprendre que cette fameuse réforme prévoyait de faire partir les salariés en retraite quelques années plus tard qu'actuellement. Prenons les choses du bon côté : autant d'années à épargner un peu plus pour pouvoir au final s'offrir un camping-car avec plus d'options. Et puis c'est pas après avoir bossé 40 ans qu'on va chipoter pour continuer 2, 5, 10 ans de plus, non ? Bref, mon premier aperçu du problème a été celui de la mesquinerie des petites gens, en même temps, pour tout vous avouer, ça ne m'a pas vraiment étonné...

Cependant, j'ai appris que moi aussi j'allais devoir travailler plus longtemps. Alors là, je dis que ça suffit comme ça. Primo, je ne veux pas de camping-car comme tous les autres veaux, là, alors y'a aucune raison que je trime jusqu'à 50 ans. Ou plus, je sais plus. Deuxio, quand je travaille, les trois quarts du temps je suis au chômage, et si vous croyez que c'est marrant, essayez voir un peu ! Troisio, mon médecin m'a dit que mon cerveau serait un terrain propice à Alzheimer, alors moi j'ai peur de me perdre sur le chemin entre la maison et le boulot, et par les temps où le sentiment d'insécurité qu'on se doit d'avoir quand on est quelqu'un de raisonnable est ce qu'il est, c'est des choses à pas faire.

Enfin, je me calme, d'accord, mais vous aurez compris que ma première réaction était à fleur de peau. Ma deuxième démarche a été d'aller consulter les sages qui jalonnent notre riche histoire, et là les opinions sont pour le moins mitigées.

"La vie est un songe léger qui se dissipe" me dit Napoléon Bonaparte, qui n'avait pas son sonotone.

"Le savant sait qu'il ignore" réplique Victor Hugo, qui manifestement n'avait pas d'opinion sur la chose.

"Faut voir à combien qu'on marge sur les options" modère Jean-Claude, vendeur de camping-cars à la Bourboule.

"Comme on me cite mal, je vais me prendre à l'envers" s'est énervé Georges Marchais.

"Sarkosy, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue" me répond Lulu, élève de 6ème au collège Louise Michel de Lussac-les-Chateaux.

"Testis unus, testis nullus : on ne va pas bien loin avec une seule couille" me confie avec beaucoup d'à propos Pierre Desproges.

Comme vous pouvez le constater, le panel consulté dans le cadre de cette enquête s'en fout royal, attitude raisonnable à laquelle s'attendait le gouvernement de la part de l'ensemble des français. Sauf que j'ai interrogé l'élite et que c'est le peuple qui est dans la rue.

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